Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : TRAIT D'UNION 38 La Mure
  • : Notre association Trait d’Union (loi 1901) et ce blog regroupent de simples administrés partageant une volonté commune : s’impliquer dans la vie de la cité et du plateau matheysin . Considérant que la politique et la démocratie ne sont pas seulement l’affaire des élus, par simple délégation électorale de pouvoir, mais aussi celles des citoyens, nous entendons suivre les décisions prises dans les instances communales officielles.
  • Contact

Recherche

Archives

Catégories

Liens

8 mai 2014 4 08 /05 /mai /2014 11:44

Feu vert des autorités administratives pour la construction de la  microcentrale privée sur la Bonne, au lieu-dit la Chalp à Valjouffrey (cf notre article du 30 janvier 2013). 

Par arrêté du 6 mai 2013, la société Valhydrau, porteuse du projet, a obtenu l’autorisation préfectorale de disposer pendant 35 ans de l’énergie de la rivière, pour sa production et vente d’électricité. Au grand dam des associations de défense de l’environnement et des pêcheurs  qui s’y étaient opposées lors de l’enquête publique. Elles étaient soucieuses de préserver le milieu naturel et aquatique à proximité du parc national des Ecrins, notamment la vie de la dernière colonie des truites fario. D’autant que les microcentrales provoquent régulièrement l’assèchement des cours d’eau et sont souvent défaillantes au niveau des passes à poissons.

 

Valhydrau chiffre le coût de son investissement à près de 1 300 000 euros.

La municipalité de Valjouffrey a toujours soutenu ce projet au nom des énergies renouvelables et vertes. Elle estime  qu’il concoure à la transition énergétique, à la réduction du recours au nucléaire.

Des opposants au projet auraient vu d’un meilleur œil une microcentrale communale publique. Quitte à la faire d’une puissance moindre, avec l’intérêt d’une part de laisser davantage d’eau libre à la Bonne sans menacer la continuité piscicole, notamment la montaison des truites, d’autre part  de procurer des recettes à la commune dix fois supérieures à celles prévues. Ce dont elle se prive. La microcentrale communale initiale des Ségouins, mise en service en 1925, a d'ailleurs fonctionné jusqu'en 1973.

D’autres municipalités en France ont réalisé ce type d’équipements récemment.


A ces arguments des contestataires, le maire et son conseil municipal rétorquent dans le bulletin de juillet 2013: « La commune n’a ni les moyens nécessaires pour mener une étude longue et coûteuse (200 000 euros), ni les connaissances et compétences techniques.Quelle banque aurait prêté les 1,6 millions d’euros nécessaires  pour compléter les 400 000 euros minimum que la commune devrait apporter en fonds propres et qu’elle aurait   trouvées où ? Est-ce la compétence d’une commune de réaliser un projet industriel ? Non dit la loi en règle générale. Sauf si l’offre privée est  insuffisante ou inexistante. Et à condition de créer un service public industriel et commercial, et une régie municipale pour le gérer ».


Placement patrimonial


Suite aux autorisations préfectorales accordées à la société Valhydrau, son gérant a donc signé une convention financière avec la municipalité de Valjouffrey, le 28 février 2014. La commune percevra de la société une redevance annuelle fixée à  5% du chiffre d’affaires hors taxes généré par la production d’électricité, avec une part fixe de 10 000 euros par an  (833, 34 euros par mois). Elle pense avoir fait une bonne affaire.


Bonne affaire vraisemblablement pour Valhydrau. Pour les courtiers spécialisés dans l’achat et vente des microcentrales privées, ces équipements sont des placements patrimoniaux non dénués d’avantages: production d’électricité d’un bon rendement et vendue au prix du marché, faible coût de maintenance ne nécessitant pratiquement pas de personnels (télésurveillance à distance), autorisation préfectorale d’exploitation de longue durée, matériel résistant de nombreuses années (près de 100 ans pour certaines turbines). Selon eux, une microcentrale se vend à son acheteur en moyenne 10 fois son chiffre d’affaires annuel.

 

De surcroît, les systèmes de production d’électricité utilisant les énergies renouvelables, peuvent bénéficier d’aides financières de l’Etat.

La députée socialiste Marie-Noël Battistel, dans son rapport sur l’hydroélectricité présenté à l’Assemblée Nationale en octobre 2013, a d’ailleurs confirmé son intention de favoriser le développement de la petite hydroélectricité. Elle a assuré de son soutien France Hydro Electricité, syndicat national qui regroupe les propriétaires de microcentrales privées. Ce syndicat multiplie les recours judiciaires contre les classements protecteurs des rivières par le code de l’environnement.  Un de ses délégués régionaux est l’avocat de Valhydrau.

La Bonne a été protégée par son classement en liste 1 durant l’été 2013.  Elle supporte déjà plusieurs microcentrales dont celle du Pont du Prêtre à Valbonnais, propriété privée de la société Ayes Energie, qui vient de faire une demande de renouvellement d’exploitation.

Avec cette nouvelle microcentrale à Valjouffrey, prévue à l’horizon 2015,  le cours de la Bonne servira à la production et vente d’électricité. Au profit de qui ? Restera-t-il un long fleuve tranquille ? Les années prochaines le diront. 

 

 

 

 
Partager cet article
Repost0

commentaires